JE NE SAIS PAS

16/06/2014 11:09

Je ne sais pas à quelles difficultés vous faites face ces temps-ci… Par exemple, peut-être êtes-vous confronté à une maladie, à un deuil, à un congédiement, à un constat d’infertilité, à une infidélité. Ce sont ces épreuves plus «intenses» qui me viennent en tête, (…) mais probablement vivez-vous des situations beaucoup moins lourdes, en réalité. Par exemple, peut-être y a-t-il une chose que vous désirez avec chaque fibre de votre corps, et qui tarde un peu à arriver. Ou peut-être cherchez-vous votre voie assidûment sans jamais la trouver? Quoi qu’il en soit, revenons à notre question du jour : comment pouvez-vous savoir que l’état des choses n’est pas bon? Comment pouvez-vous être certain qu’il ne mènera pas à une version encore plus majestueuse de vous et de votre vie? 

Il n’y a qu’une réponse possible, si vous l’avez remarqué. C’est «je ne sais pas», tout simplement. «Je ne sais pas», comme dans «Je suis déçu (ou blessé, ou triste, ou frustré), mais non, je dois admettre que je ne peux être certain à 100 % que la situation est fondamentalement mauvaise… je sais que je me sens comme si elle l’était, et une partie de moi tient à le croire, mais je n’ai pas de preuve qu’elle l’est vraiment». Et ce «je ne sais pas» est incroyablement magique. Oh, il n’a apparemment rien de spectaculaire, mais il ouvre un petit espace à l’intérieur de nous… un espace qui permet à la magie d’entrer. 

(...)L’émotion que l’on vit est toujours réelle, bien sûr. Il n’est certainement pas question ici de la refouler. Non, on parle juste d’arrêter de se raconter l’histoire que la vie est en train de nous attaquer. Parce que cette histoire est une histoire, justement; on n’a aucune preuve qu’il s’agit de la vérité. Et parce que si on établit qu’une situation est négative et que la vie s’amuse à nous persécuter, on sera obligé de continuer de souffrir et de vivre en victime pour le prouver – donc on sera fermé à tout ce qui pourrait contredire notre idée. Ainsi, il est possible que l’expérience s’avère effectivement négative, mais ce sera parce qu’on aura refusé toute autre possibilité. (...)

Oui, même lorsqu’on n’a pas particulièrement envie de croire en la bonté et la beauté de la vie, on peut toujours accepter de douter de notre scénario négatif, et créer un peu d’espace à l’intérieur de nous… Juste donner une petite chance à la magie de s'infiltrer. 

Marie-Pier CHARRON