LE CONTE DE LA MAMAN PIE TRES SOUCIEUSE DU BONHEUR DE SA FILLE
En faisant moins pour eux et plus avec eux, nous accompagnons nos enfants non pas plus loin mais plus profond dans la vie
Il était une fois une petite pie qui avait une maman très agitée, impatiente, et même, je me dois de vous le dire, impulsive. Elle aurait tant voulu pour sa petite fille tout le bonheur et la sécurité qu’elle-même n’avait pas eus dans son enfance. Elle aurait voulu une petite fille pie parfaitement heureuse, détendue, sans problèmes.
Ce souci occupait entièrement ses pensées et ses actions. Cette maman pie n’avait même plus le temps d’être une maman, tant elle était devenue une mère à temps plein.
Savez-vous ce qu’est une mère chez les pies ?
C’et la partie de la maman qui demande, exige, oblige, c’est la partie de la maman qui frustre, qui contraint, qui, pressée par la réalité, se croit obligée de vouloir tout apprendre à son enfant, « comment il faut faire et bien faire, ce qu’il faut dire, ne pas dire, comment il faut être, ne pas être … »
C’est aussi épuisant pour la mère pie que pour l’enfant.
Surtout qu’un enfant pie tout petit a encore besoin de beaucoup de maman. Qu’est-ce qu’une maman pie ?
C’est la partie de la mère qui donne, encourage, comble, gratifie, apporte du bon, du doux, du soyeux. C’est la partie qui inscrit chez l’enfant la sécurité, la confiance en lui, l’amour de lui-même.
Il paraît qu’au pays des pies il serait question d’apprendre aux jeunes, aux nouveaux parents, qu’est-ce-que-c’est-que-d’être-parents ! Leur rappeler les grandes fonctions parentales qu’ils doivent remplir. Les encourager sur les attitudes de base cohérentes, fiables à proposer à leurs enfants. Par exemple les inviter à ne plus confondre chez eux besoins et désirs, sentiments et relations.
Au pays des pies, en effet, il est très important que les parents répondent (jusqu’à un certain âge, pas plus loin !) aux besoins de leurs enfants, mais pas à leurs désirs.
Vous voyez tout le travail qu’il y a à faire !
Je vous laisse deviner ce qu’il serait possible d’apprendre encore à cette maman pie pour lâcher prise sur son désir de rendre « à tout prix sa filles heureuse », elle qui se culpabilise sans arrêt de ne pas se sentir à la hauteur de sa tâche, d’autant plus qu’elle n’est pas suffisamment aidée par son mari.
Ah ! oui, ça c’est encore un problème fréquent dans les familles pies ! Quand ça ne marche pas bien dans un couple, il arrive que l’enfant serve parfois de « poubelle relationnelle ». On l’utilise comme un dépotoir, chacun déversant sur lui ce qu’il pense de l’autre.
Vous croyez que j’exagère, que je vais trop loin ?
Ecoutez, regardez, entendez autour de vous.
Du moins si vous connaissez le langage des pies …
Jacques Salomé « Contes à aimer, contes à s’aimer »